Définir
la NON-VIOLENCE ACTIVE n'est pas chose aisée, car
la non-violence est un véritable cosmos. En effet,
on la trouve en diverses époques, dans diverses cultures,
mise en actes par diverses personnes, ses champs d'applications
sont en nombre infini. Je propose donc de la définir
selon 3 façons bien distinctes : 1. ce qu'est la
violence - 2. ce que la non-violence n'est pas.
- 3. ce qu'est la non-violence.

CE QU'EST
LA VIOLENCE - Selon Dom Helder CAMARA -
"LA SPIRALE DE LA VIOLENCE" :
"La
violence attire la violence... Personne n'est né pour
être esclave. Personne ne cherche à subir injustices,
humiliations et contraintes. (...) Or l'égoïsme de quelques
groupes privilégiés amène des multitudes d'êtres humains
à cette condition sous-humaine, où ils subissent contraintes,
humiliations, injustices ; vivant sans perspectives,
sans espoir, leur condition est celle des esclaves.
Cette violence installée, cette violence n°1 attire
la violence n°2 : la révolte, ou des opprimés
eux-mêmes, ou de la jeunesse, bien résolue à se battre
pour un monde plus juste et plus humain. (...) El la
répression arrive... Quand la contestation descend dans
la rue, quand la violence n°2 tâche de faire face à
la violence n°1, les autorités se jugent dans l'obligation
de sauver l'ordre public ou de le rétablir, même s'il
faut employer des moyens forts : c'est la violence
n°3." (in Dom Helder CAMARA, "Spirale
de Violence", Desclée de Brouwer, 1970, p.16 à
22)
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 Dom
Helder CAMARA Cliquer
sur l'image pour voir la vidéo sur YOUTUBE
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Selon l'Abbé PIERRE - "La voix des sans-voix"
- TF1 - 22 janvier 2007
"Ceux
qui ont pris tout le plat dans leur assiette,
laissant les assiettes des autres vides,
et qui, ayant tout, disent avec une bonne
figure, une bonne conscience : nous, nous
qui avons tout, on est pour la paix... Je
sais que je dois leur crier, à ceux-là :
les premiers violents, les provocateurs
de toute violence, c'est VOUS ! Et quand
le soir, dans vos belles maisons, vous allez
embrasser vos petits enfants, avec votre
bonne conscience, au regard de Dieu, vous
avez probablement plus de sang sur vos mains
d'inconscients que n'en aura jamais le désespéré
qui a pris des armes pour essayer de sortir
de son désespoir." L'abbé
PIERRE - 22 janvier 2007 - TF1 La voix
des sans voix
- Cliquez
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 L'abbé
PIERRE - La voix des sans voix - 2007
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- Selon
Jean-Marie MÜLLER :
"Toute
violence est un viol de la personne : le viol de son
identité, de ses droits, de son corps. La violence fondamentale
est celle des situations d'injustice qui maintiennent
des êtres humains dans des conditions d'aliénation et
d'oppression. Le plus souvent, c'est cette violence
de l'injustice qui provoque l'action violente par laquelle
l'opprimé tente de se libérer du joug qui pèse sur lui.
(...) La violence peut être employée au service de
causes justes mais elle n'en devient pas juste pour
autant."
(in Jean-Marie MÜLLER, "Lexique
de la Non-violence", I.R.N.C. n°68, 1988, p.105)
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Cliquez sur la photo pour voir la vidéo
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LA
NON-VIOLENCE : CE QU'ELLE N'EST PAS et CE QU'ELLE
EST - La non-violence n'est pas
la passivité. => Elle implique d'être actif, combattif. Si
tu restes bien sage dans ton salon, à regarder la télé,
pendant que le peuple lutte dans la rue pour défendre
ses droits ou la démocratie, tu n'es pas non-violent
et tu n'es pas solidaire du peuple, donc ... tu n'es
pas grand chose puisque tu ne fais rien. La non-violence
requiert une pensée juste qui conduit à une action juste.
- La
non-violence n'est pas une spiritualité hautaine. =>
Elle requiert le réalisme et l'action. Jouer
au bel esprit tourné vers un dieu quelconque ou vers
les philosophes de l'Antiquité, et ne jamais s'engager
dans l'action, c'est brasser de l'air. C'est abandonner
les Humains à leurs souffrances. C'est trahir. La
non-violence suppose à la fois un idéal de justice et
une action réaliste pour faire advenir la justice.
- La
non-violence n'est pas la soumission. => Elle implique
la désobéissance aux lois injustes. Si tu
te soumets à l'autorité lorsqu'elle est injuste, certes
tu n'entres pas dans le combat, mais ce faisant, tu
deviens complice de l'injustice puisque tu laisses faire.
Pire, si tu obéis à des ordres injustes, tu contribues
à la puissance de l'injustice et tu deviens un être
nuisible aux autres. C'est évidemment méprisable. La
non-violence implique le respect des lois justes (qui
assurent le bien commun) et la désobéissance aux lois
injustes (qui oppriment le peuple et ne favorisent qu'une
minorité de privilégiés).
- La
non-violence n'est pas la peur. => Elle requiert
le courage. Si tu te laisses gagner par la
peur et que tu fuis devant le danger, tu ne seras jamais
capable d'entrer dans l'action. Tu te cacheras chez
toi et justifieras ta fuite par de beaux discours creux
et de vains prétextes. La non-violence exige le courage
: il faut savoir maîtriser sa peur et agir sans violence
face au danger.
- La
non-violence n'est pas le mensonge ou le déni. => Elle impose
le respect de la vérité, la droiture. Souvent,
ceux qui souhaitent collaborer avec le Pouvoir injuste
inventent mille prétextes fallacieux. Ceux qui se soumettent
à l'injustice invoquent mille belles raisons d'être
des lâches ; ils justifient l'injustifiable. Un non-violent
ne ment pas, ne trahit pas, ne nuit à personne. Il reste
fidèle à la vérité : la voix de sa conscience.
CE QU'EST
LA NON-VIOLENCE La non-violence est comme
un diamant : elle présente de multiples facettes. Pour
bien la comprendre, il faut donc accepter de l'étudier
sous ses facettes multiples, sinon nous n'en avons qu'une
idée partielle donc partiale. Voici quelques exemples.
- Selon
FORCE DE LA NON-VIOLENCE : "La non-violence est à la fois un mode de vie respectueux de l’être
humain, de l’animal et de la nature ; un mode de relation respectueux de
l’autre ; un mode d’action voire de lutte (sociale, politique, etc) respectueux de l’adversaire. Il s’agit de s’abstenir de collaborer avec l’injustice et le mensonge tout en proposant un programme alternatif constructif." (voir
ici : https://force-nonviolence.fr/
)
- Selon
GREENPEACE : "La non-violence est utilisée comme
technique de lutte sociale, écologique et politique. Grève,
manifestation, non-coopération, boycott, ou encore désobéissance civile :
les déclinaisons sont nombreuses. Les principes de la non-violence
permettent aussi de résoudre des conflits (à l'échelle sociétale ou
personnelle) et s’appliquent notamment dans le champ de la communication. Notre
méthode consiste à d’abord dialoguer avec les industriels, les entreprises ou
les gouvernements pour lever une menace ou résoudre une injustice. Si
nous estimons que nous n’avons pas été entendus, nous organisons une action
directe non-violente pour pousser les responsables politiques
et économiques à débattre et agir.
Lors d’une action, la sécurité du public ou des personnes ciblées par
Greenpeace sont primordiales. Côté activistes, le risque zéro n’existe
pas. Ce sont des activistes formé·es et entraîné·es qui n’hésitent pas à
prendre des risques pour défendre l’environnement, mais toujours dans
le respect d’un consensus d’action non-violente." (voir ici : https://www.greenpeace.fr/connaitre-greenpeace/la-non-violence-reponse-a-lurgence-dagir/
)
- Selon
les NATIONS UNIES et Gene SHARP : "
Le principe de la non-violence – connu également sous l’appellation
de résistance non-violente – rejette le recours à la violence physique
en vue de provoquer des changements sociaux ou politiques. Souvent
décrite comme « la politique des gens ordinaires », cette forme de lutte
sociale a été adoptée par des populations entières, partout dans le
monde, dans le cadre de campagnes en faveur de la justice sociale. Le professeur Gene Sharp, grand spécialiste de la résistance non-violente, utilise la définition suivante dans son livre The Politics of Nonviolent Action (Les politiques de l’action non-violente) :
« L’action non-violente est une technique grâce à laquelle ceux
qui rejettent la passivité et la soumission, et qui considèrent que la
lutte est essentielle, peuvent livrer leur combat sans recourir à la
violence. L’action non-violente ne cherche pas à éviter ou à ignorer les
conflits. C’est une façon de répondre à la question de savoir comment
mener une action politique efficace, et de savoir en particulier comment
utiliser ses pouvoirs avec efficacité ». Bien que le terme de non-violence soit souvent utilisé comme un
synonyme de pacifisme, depuis la moitié du XXe siècle, ce terme a été
adopté par de nombreux mouvements luttant pour des changements sociaux
mais qui ne concentrent pas leurs activités sur l’opposition à la
guerre. L’un des dogmes clés de la théorie de la non-violence est que le
pouvoir des dirigeants dépend du consentement des populations. C’est
pourquoi la non-violence cherche à saper ce pouvoir en refusant aux
dirigeants le consentement et la coopération des masses. Il existe trois grandes catégories d’action non-violente : >
Des actions de protestation et persuasion, y compris des manifestations et des veillées; >
La non-coopération; > Des interventions non-violentes, telles que des barrages et des occupations." (voir
ici : https://www.un.org/fr/observances/non-violence-day
)
- Selon
UNIVERSALIS (Encyclopaedia Universalis) :
"La non-violence peut être définie comme une doctrine de
l'action collective qui préconise de ne pas recourir à la
violence
pour résoudre les conflits. Souvent confondue avec le pacifisme ou la
résistance passive, la non-violence repose en réalité sur un rapport de
forces, à travers la mise en œuvre de moyens de pression de nature
politique, économique ou culturelle. Le mot apparaît en français
en 1920, en référence au combat de Mohandas Gandhi (1869-1948) pour la
libération de l'Inde. Le nom même de Gandhi symbolise la non-violence au
XXe siècle avec celui de
Martin Luther King (1929-1968), leader du mouvement des droits civiques des Noirs américains." (voir
ici : https://www.universalis.fr/encyclopedie/non-violence/
)
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